Conférence donnée par le Dr Catherine Guillet pour LES PATIENTS et L’Association Française des Malades de la THYROIDE (l‘AFMT)
La crise du LEVOTHYROX
La plainte des malades
- LEVOTHYROX Nouvelle Formule (LEVOTHYROX NF) est vendu en pharmacie en France à partir de mars 2017
- L’AFMT reçoit les premiers signalements téléphoniques en avril. Le nombre de signalements grandit tellement entre avril et juillet que l’AFMT organise une permanence téléphonique avec des bénévoles.
- En juillet la présidente Mme Chantal L’HOIR contacte le conseiller scientifique de l’association Docteur Jacques GUILLET Médecin nucléaire et biologiste. Il partage cette communication avec son épouse endocrinologue
- Mme L’HOIR signale l’intensité des appels avec doléances de fatigue et de troubles du sommeil nocturne.
- Mais elle motive son appel aussi par des cas qui lui paraissent inquiétants et les décrit. L’analyse des deux médecins à ce moment là correspond à la désertification médicale aggravée par les congés d’été.
- La fatigue et les troubles du sommeil…
– De la « bobologie» pour la faculté de médecine
– Un problème professionnel pour un travailleur au rendement…..
– et des anxiolytiques, des anti dépresseurs et des examens divers prescrits en plus, pour un économiste de la santé
Les malades se débrouillent…
- Les médecins n’ont pas le temps
– d’écouter les patients
– de remettre en question… la pensée « scientifique » en cours… Lévothyrox …un excipient modifié… le changement est négligeable.
– Il n’y a pas d’autre médicament apportant la L.THYROXINE (sauf une spécialité en gouttes pour les enfants)
- Les patients partent en congé et retrouvent l’ancienne formule du LEVOTHYROX
– (LEVOTHYROX AF)… en Espagne…. en Italie …ou les pays au nord de la France
– Ils découvrent que la plus part du temps, en 3-4 jours, le retour à ce médicament, ramène leur bon état général
– …C’est sûr les deux médicaments ne sont pas identiques!!!!
L’assemblée Générale de l’AFMT – Septembre 2017 à Bordeaux
- Le bureau de l’AFMT et son conseiller scientifique font le point.
- Dans la salle court une rumeur….un endocrinologue est dans la salle:
- Un local contigu permet à l’endocrinologue d’écouter des patients en désarroi . Sans refaire une consultation médicale, il note alors ce qu’il évalue être un très probable effet pharmacologique :
– Des patients avec un deuxième voire un troisième cancer (celui de la thyroïde étant présent) et l’autre ayant nécessité une radiothérapie de la zone sous diaphragmatique (cancer colo-rectal ou ovarien notamment) présentent, avec LEVOTHYROX NF, une diarrhée chronique et des douleurs digestives pénibles, un déséquilibre important de la TSH, une prise de poids importante , des douleurs musculaires et une altération notable de l’état général. Une cassure par rapport au LEVOTHYROX AF. - D’autres patients ont décrit des douleurs musculaires invalidantes avec changements pénibles de l’état général : asthénie et majoration pondérale notamment. Sans problèmes digestifs notables. Que penser de cela?
- A la fin de l’assemblée générale l’endocrinologue expose ses observations au bureau de l’AFMT.
- Deux décisions sont prises :
– Augmenter la pression sur les tutelles pour avoir rapidement une alternative au LEVOTHYROX NF
– Un collectif décide de la création d’un questionnaire pour voir si émergent d’autres éléments.
Le questionnaire
- Il n’a pas eu de prétentions scientifiques mais devait permettre une observation des plaintes et créer une orientation dans les recherches.
- Il a été construit avec un collectif de patients de 3 départements (Tarn-et-Garonne, Lot-et-Garonne et Lot) .Un collectif du Tarn a répondu, de même quelques départements en dehors du Sud Ouest de la France .
- Les retours ont permis d’évaluer la fréquence des divers symptômes. Le profil observé était proche du profil des plaintes recueillies par l’ANSM.
- Les doléances les plus fréquentes ont correspondu à la fatigue puis aux troubles du sommeil nocturne et les douleurs musculaires sont survenu en troisième position.
- Les troubles digestifs n’étaient présents que dans 25% des cas
Les douleurs musculaires
- Ont été observées avec des modifications de l’équilibre thyroïdien contrôlé par le dosage de la TSH (vers l’hypothyroïdie souvent; plus rarement vers l’excès d’apport d’hormones thyroïdiennes).
Mais aussi avec des TSH restées strictement normales pour 40% des cas - …..pour quelle raison?